Le cimetière des logiciels

Auteur : emmanuel
30/10/2024
Catégorie(s) :Actu

Temps de lecture : ( Nombre de mots : )

Pour les anciens comme moi qui ont longtemps utilisés certains logiciels, se souvenir de ces anciens usages ou avoir envie de réutiliser ce vieil ordinateur qui dort depuis 10 ans dans une cave et qu’on vous a confié “pour en faire quelque chose”… peut vous amener comme moi à se poser cette question : Comment faire pour trouver des versions de logiciels qui n’existent plus aujourd’hui ou de versions qui ne sont plus disponibles…

Au-delà de ce besoin qui peut paraître assez spécifique, il y aussi l’idée d’utiliser des logiciels qui soient moins exigeants. Exigeants en matière de ressources (processeur, ram, mémoire…). Ceux qui ont connu d’anciennes versions de logiciels connus vous diront qu’au fur à mesure des années, un certain nombre d’entre eux sont devenus des “usines à gaz” dans lesquelles ont a empilé de plus en plus de nouvelles fonctions… pas toujours utiles ou nécessaires. Chaque version de windows et d’office en sont le parfait exemple et la fin du support de windows 10 en octobre 2025 rend cette question d’autant plus actuelle.

Selon notre étude, le couple Windows 10 et Office 2019 nécessite 171 fois plus de mémoire vive (RAM) que Windows 98 et Office 97. Pourtant, en 20 ans, nos usages n’ont pas changé. Nous continuons à écrire les mêmes textes et courriels, faire des additions et des multiplications, préparer des présentations qui sont pratiquement identiques aux contenus que nous produisions il y a 20 ans. Et nous ne le faisons pas 171 fois plus vite qu’il y a 20 ans. Source : https://www.greenit.fr/2020/08/18/x171-la-croissance-du-poids-de-nos-logiciels/

Mais à part quelques types bizarres comme votre serviteur ici présent qui s’amusent encore à maintenir des versions anciennes de systèmes d’exploitation sur des ordinateurs hors d’age qui fonctionnent pourtant encore (ok à un rythme qui rendrait fou un escargot) qui aurait besoin de ce genre de choses ?

Confronté à ces questions, on peut donc se demander s’il existe un cimetière des logiciels.

Eh bien en fait il en existe plusieurs (et c’est moins glauque que cela en a l’air.

Pas un cimetière, mais plutôt des réserves.

On sait bien que les versions précédentes d’un logiciel n’ont pas toujours un intérêt technique évident voire peuvent présenter un risque potentiel. Mais c’est encore une fois l’ancien historien qui parle et qui s’est dit : puisqu’il existe des musées du hardware, pourquoi n’y aurait-il pas un musée du software ? Les vieux logiciels, les vieilles versions ne disparaissent pas totalement du monde. Et cela parce que des fanas de la conservation, des personnes qui se sont donnée pour mission de sauvegarder le web ont fait ce travail. Il y a au moins 2 sites connus et référencés en ce sens

  • **OldApps.com qui est la référence, car simple d’utilisation et bien organisé. Si vous cherchez des logiciels plutôt connus, c’est la bonne adresse car vous y trouverez quasiment toutes les anciennes versions, rangées par compatibilité avec les versions de windows. On y trouve aussi d’anciens logiciels pour linux et pour mac.**
  • L’internet Archive, ce sont des personnes qui se sont mis en tête d’archiver le web. Si cette nouvelle bibliothèque d’Alexandrie (c’est comme cela qu’ils se présentent) archivent les sites depuis 1998, ils archivent aussi les logiciels. C’est donc un autre endroit où trouver LE logiciel qu’il vous faut mais qui n’existe plus ailleurs.

La question qui se pose ensuite est : est ce que c’est bien légal tout ça ?

L’abandonware : questions légales et jeux vidéos.

Si ce terme concerne tout logiciel abandonné, ou abandogiciel, il est le plus souvent utilisé pour parler des jeux vidéo qui sont considérés comme “abandonnés” car n’étant plus commercialisé ou mis à jour par son éditeur ou l’ayant droit du développeur. C’est une “liberté” que prennent des utilisateurs par rapport à un vide juridique en ce sens qui le partagent. Cette notion de logiciel abandonné n’a donc pas de base légale (en tout cas tant que les droits sur celui ci n’ont pas été libérés par celui qui les possède).

Cette “zone grise” fait que certains s’y sont glissés pour proposer des outils clés en main pour utiliser d’anciens jeux vidéos sur console avec émulateurs et “roms”, c’est à dire des jeux qu’on peut charger dans ces émulateurs. On a donc une certaine “tolérance” de la part de la plupart de ces éditeurs qui n’engagent pas d’actions pour empêcher cette mise à disposition. Entre madeleine de Proust pour les gamins gamers devenus adultes et possibilité pour le particulier ou le médiateur numérique d’organiser des temps ludiques, l’abandonware est plus une pratique, un usage qu’une question technique ou légale .

Si le sujet vous intéresse ; https://www.abandonware-france.org/

Pas de cimetière des apps par contre ?

Bred, s’il existe des moyens de récupérer d’anciennes versions des logiciels, de certains jeux et de pouvoir émuler les consoles et machines qui les faisaient tourner… Qu’en est il de ce que nous utilisons désormais sur nos smartphones. C’est là que la question se complique car les applications dépendent des stores et ceux ci ne proposent souvent que les dernières versions des apps

Ainsi si vous avez un ancien téléphone avec un ancien os il devient quasiment impossible de retrouver des applications pour ceux ci ce qui va dans le sens de l’obsolescence programmée

Certes certaines plateformes / stores permettent pour certaines applications de récupérer une ancienne version mais une app retirée du store n’existe techniquement plus que dans les téléphones sur lesquels elle se trouvent encore. Et parfois ces apps nécessitent l’accès aux serveurs de l’entreprise pour fonctionner limitant ainsi leur utilisation.

Que ce soit sur l’apple store ou le play store, les applications qui n’ont pas été mises à jour depuis plus de 2 ans sont souvent supprimées, purge qui aurait visiblement aurait déjà fait disparaître plus d’1 millions d’entre elles (selon cet article déjà un peu ancien https://www.nextpit.fr/app-store-google-play-disparition-1-5-million-applications)

Il y a pourtant un intérêt presque patrimonial à s’intéresser à la conservation des ces apps, mais je ne sais pas si ce genre d’actions serait possible… ou légale.

emmanuel

Après une formation pluri disciplinaire à l'IEP d'Aix en Provence, je m'oriente vers une passion découverte en cours d'études, le multimédia et internet. Au delà d'une orientation graphisme, webdesign, la multiplicité de mes expériences et des demandes auquelles j'ai répondu m'ont permis de comprendre et traiter les contraintes liées aussi bien au technique, hardware (montage, dépannage, reseaux, connaissance des matériels) qu'au software (maitrise des logiciels de création, compréhension des contraintes de création et logiques de fonctionnement des logiciels). L'alliance d'une formation à la communication et d'une expérience des besoins des entreprises dans le domaines multimédia - internet - services informatiques m'a permis de développer un profil transversal, aussi à l'aise en communiquant qu'en technicien, en graphiste qu'en directeur technique. Par ailleurs ma passion pour la photographie m'a amené a réaliser des reportages variés (musique, festivals, salons, portraits, mariages, etc...) dont certains publiés en France et à l'étranger. Je me suis orienté aujourd'hui vers un métier de conseiller numérique afin d'apporter la richessse et la diversité de mon expérience à des publics qui ont besoin d'accéder au numérique.

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